Ces placards américains ne sont pas bien pratiques lorsqu'il s'agit de se cacher. Non, décidément pas. Peu profonds leurs portes laissent passer un peu de lumière et offrent une double vue peu plaisante. Chaque mouvement peut entrainer l'ouverture du placard. Mes yeux, d'un bleu vif, scrutent la chambre, je suis aux aguets. A moitié nu, caché là comme un immigrant roumain, j'attends. Ca va faire quand même un quart d'heure que j'y suis, moi, dans le placard. Ne vous méprenez pas, je ne me suis pas découvert de penchant homosexuel. J'étais simplement en charmante compagnie lorsqu'une porte d'entrée a claqué et, ni une ni deux, on m'a enfermé dans un placard.

Je dois bien avoué qu'au début, j'ai été indigné qu'on me traite de cette façon. Franchement, on ne se débarrasse pas de Damon Donovan comme ça, en le refourguant aux soins d'un placard si peu ordonné. Mais lorsque j'ai compris que la demoiselle était, en fait, une madame, ma rancune s'est envolée pour laisser place à un stress aigu. D'autant que le mari, il a l'air d'avoir pris un abonnement au club de fitness. Je sors... Je sors pas....Je sors.... J'en sais rien moi, mais j'ai pas envie de rester là toute la nuit !

Sans faire exprès, j'ai tapé du pied. Quand je me parle à moi même, il m'arrive souvent de faire des gestes un peu idiots. Comme celui-ci d'ailleurs. Puisque d'un coup, le mari se retourne, et je vois son regard noir plongé dans le bleu océanique de mes yeux. De deux choses l'une, soit je sors en courant et il me pourchasse,sachant que je n'ai pas mes chaussures sur moi, soit je ne sors pas et il me tabasse. J'opte naturellement pour la première solution.

Décidément, elles ne sont vraiment pas pratiques ces portes ! Rien que pour les ouvrir, j'ai du perdre dix secondes. Le mari a du venir m'aider. Et voilà, l'instant fatidique. Il est juste e face de moi, à quelques centimètres de moi. Je peux sentir son souffle et le voir rougir de colère. Je suis fait, comme un rat. Je ferme les yeux, attendant ma sentence comme un chien qu'on punit parce qu'il a mangé une chaussure. Mais rien ne vient. J'ouvre alors un oeil. La bougresse a sauté sur son homme, le renversant au sol, et la voilà qui me crie:

"COURS DAMON ! COURS !"

Je ne me fais pas prier. Ni une ni deux, j'attrape le reste de mes vêtements et je me mets à courir, à moitié nu, d'abord dans la maison, puis dans la rue. Je me retourne. Il me poursuit. Je fonce. Je cours. Le vent s'éparpille dans mes cheveux et siffle dans mes oreilles. Je suis pieds nu, en caleçon, mais ça m'est bien égal. Je fuis, comme toujours, puisque ça a toujours été la solution la plus facile pour moi.

Je m'appelle Damon Donovan, j'ai 24 ans et je suis un beau salopard. Je n'ai jamais eu de principes, et ce n'est pas maintenant qu'on m'en inculquera. Je n'en ai toujours fait qu'à ma tête, à mes risques et périls d'ailleurs. Je pense que c'est comme ça qu'on devient lorsqu'on n'a jamais connu son père et qu'on a une mère froide, distante et, par dessus tout, atteinte de la maladie d'Huntington. J'ai grandi avec cette mère malade, qui ne contrôlait plus ses nerfs, qui ne se rappelait plus de rien. Elle était ma seule famille. Et je l'aimais, même si à la fin de sa vie, elle ne savait même pas que j'étais son fils. On l'a hospitalisée alors que j'avais 12 ans et elle est morte un an plus tard. Depuis ce temps, je vagabonde, je vais, je viens, là où on veut de moi. J'ai été confié à plusieurs familles, mais à partir de mes seize ans, j'ai vécu tout seul. Comme la plupart des irlandais protestants, j'ai fuit Dublin pour New York. J'ai trouvé du travail dans un journal et, mine de rien, ça a payé. Presque 10 ans après, je suis devenu chroniqueur et je suis assez connu dans le milieu du journalisme.

Que s'est-il passé entre temps? Des années de débauche et de mauvaises fréquentations ont eu raison du garçon que j'étais. Afin de payer mon loyer à New York, il m'a fallu commettre quelques crimes. Et courir. Courir pour échapper aux policiers, pour échapper aux maris furieux, pour échapper aux gangs et aux criminels pour qui je travaillais en douce. Courir comme je cours maintenant, parce qu'il est bien plus facile de courir que de se poser et d'assumer. Quand je cours, j'ai mal. Mais c'est une bonne douleur. J'ai mal aux jambes, j'ai mal aux pieds, je suis essoufflé, mais ça ne dure que quelques minutes. Quand je me souviens de ce que j'ai fait, quand je me souviens de ces gens avec qui j'ai trainé, ça fait mal. J'ai honte, j'ai peur, je ferme les yeux et les images passent en boucle. Mais si je décide de ne plus y penser, si je décide d'oublier mon passé, de recommencer à zéro, de fuir, comme je le fais, alors je n'ai plus mal.

Seulement, si à 18 ans, on peut se permettre de quitter une ville, de tout reprendre à zéro, puis de quitter cette ville à nouveau et ainsi de suite, à 24 ans, j'en suis fatigué. Je n'ai plus envie de fuir, surtout depuis que je l'ai rencontrée. J'étais prêt à le faire, mais un jour, je l'ai vue et depuis, il m'est impossible de partir. Elle, c'est la seule que je ne puisse oublier. Et ça doit vouloir dire quelque chose, non ?

Alors malgré les choses que j'ai faites à Jacksonville, malgré les nombreuses maîtresses que j'ai eu, malgré mon implication dans la pègre, il me faut rester. Je ne peux pas faire autrement. Alors, pour oublier un peu ma vie, mes emmerdes, mes problèmes, j'achète des choses. Plein de gadgets pas du tout indispensables, mais lorsque je les ai en ma possession, alors tout s'éclaire et j'oublie un peu à quel je suis un désastre ambulant. Seulement, cette sensation de tout contrôler ne dure jamais longtemps. C'est pour ça que j'ai toujours envie de choses et d'autres. Il me faut tout, maintenant, sinon rien ne va plus.

D'ailleurs, il faudrait que j'investisse dans un placard. Mon petit appartement, pas encore bien meublé, n'en possède même pas. Oui, un grand placard, bleu. Ou noir... Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est qu'il m'en faut un.

Un déclic se produit dans ma tête. Je m'arrête de courir. Je me retourne, il n'est plus là. Immobile, à moitié nu, en plein milieu de Jacksonville, je me décide enfin à m'habiller. Je souris. Si seulement ils avaient eu un grand placard, ça m'aurait évité bien des soucis. Mais on ne refera pas l'histoire, et surtout pas la mienne.

▌ AVATAR : Ian Somerhalder, pour vos beaux yeux
▌ PERSONNAGE TIRE D'UN SCENARIO ? oui [X] non []

▌ PRÉNOM/PSEUDO : Stasiou
▌ AGE : 19 ans... Bientot 1/5ème de siècle :'(
▌ SEXE : La dernière fois que j'ai vérifié, j'étais encore une fille xD
▌ QUE PENSES-TU DU FORUM ? J'aime j'aime j'aime ! L'idée de ce rapace harceleur pervers psychopathe me ravit ! J'ai hâte de RP avec vous tous=D
▌ AS-TU LU LE RÈGLEMENT ? Pas encore o.O Maintenant oui xD
▌ QU'ATTENDS TU POUR ME DONNER LE OU LES CODES ALORS ? Validé par Abbie M.
▌ PRÉSENCE SUR LE FORUM : 4,5/7 je dirais. Oui, j'aime la précision ><
▌ QUELQUE CHOSE A AJOUTER ? Rapace, prépare toi à accueillir Mister Donovan ! Tu n'es pas au bout de tes peines avec lui xD
▌ VOILA, T'AS FINI... T'ES FIER(e) DE TOI ? BRAVE BETE VA.