Saturday Night Fever n'était pas mon film préféré, pour être tout à fait honnête, mais me tenant devant le miroir de ma salle de bain, j'avais l'impression d'être dans la peau de Tony Manero. Le rituel était sacré lors de mes quelques soirées de libres, je me mettais en valeur pour pouvoir sortir et sans détour chercher quelques conquêtes. Je lançais un regard appréciateur aux reflets que me renvoyait mon miroir. L'oeil malicieux et le sourire impeccable. J'avais un physique avantageux, une silhouette musclé sans tomber dans l'extrême, un joli regard vert d'eau, des cheveux blonds cendrés coiffés soigneusement malgré l'effet décoiffé des quelques pics qui s'y dressaient. Je faisais tout pour qu'on apprécie le charmant jeune homme que j'avais pu devenir au fil des années. Et pourtant, cela n'avait toujours pas été le cas, je me souvenais avec réticence, de l'ingrate période de l'adolescence où mon corps était bien trop maigre, des lunettes en écailles qui cachait le pouvoir de mes yeux sur les femmes, des cheveux un peu trop long et qui avait tendance à graisser en un rien de temps. Une période qui n'avait pas été pour moi le paradis, bien au contraire cela n'avait fait que renforcé ma solitude de l'époque. Je secouais la tête, préférant chasser ses ombres de mon passé et me concentrant sur la dernière touche finale de ma préparation. Rasage sans raser de près, je savais que l'ombre de barbe de quelques jours, renforçait mon charme macho.

Une fois fini avec la phase salle de bain, je délaissais l'endroit pour me diriger vers ma chambre qui se situait juste à côté, vêtu d'une serviette autour de mes reins. Enfilant un jean, je n'aimais pas vraiment enfiler des vêtements me faisant ressembler à pingouin, j'adoptais donc toujours un style résolument décontracté comme pouvait l'indiquer la légère chemise que j'enfilais à même le corps. Le temps était peu clément en cette saison, je rajoutais donc un pull à ma tenue, en prenant soin de ne pas abîmer la coiffure que j'avais mis de longues minutes à préparer. M'habiller prenait beaucoup moins de temps, même si tout était calculé pour me mettre à mon avantage comme les trous d'usure placé stratégiquement sur mon jean. J'enfilais ensuite des boots, ne prenant même pas la peine de les lasser correctement, comptant sur mon jean pour les retenir pour l'instant. Je me saisis d'un paquet de Malboro, légèrement froissé se trouvant sur ma table de nuit et en sortie une cigarette pour la glisser entre mes lèvres. Des lèvres qui m'avaient valu quelques moqueries, plus jeune, les accusant d'être trop féminine, mais qui était maintenant un plus dans ma mission moue boudeuse qui fait craquer les filles. J'allumais le cylindre se situant entre mes lèvres avant de me lever de mon lit où je m'étais installé pour enfiler mes chaussures. Un lit King size qui avait vu plus d'une femme en son sein depuis mon arrivée dans le coin, deux ans auparavant.

Alors que je quittais la pièce et jetais un dernier regard au lit, je me prenais à penser, qu'il n'en avait pas toujours été ainsi. La période ingrate que j'avais connu à l'adolescence ne m'avait pas permis d'avoir de petites amies, avant ma dernière année de lycée. J'étais le prototype même de l'étudiant discret et timide à l'époque pour être honnête, j'étais aux antipodes de l'homme que je suis actuellement. Je n'avais jamais réussi à m'imposer, peut être parce que j'avais toujours eu l'impression d'être un fantôme même au sein de ma propre famille. Mon père était un riche homme d'affaires dans l'industrie du pétrole et sa seule préoccupation était de faire prospérer son affaire tout en formant mon frère ainé à reprendre les rênes de l'entreprise. Il n'avait donc d'attention que pour celui qui serait amené à marcher sur ses traces. Quant à ma mère, je ne l'avais connu que très peu de temps, j'avais à peine sept ans quand un accident de voiture lui avait arraché la vie. Mon père m'avait alors encore plus méprisé d'être l'unique survivant de cet accident et de n'en garder qu'une cicatrice, qui n'était maintenant plus qu'une légère boursouflure blanche au creux de ma hanche. Je n'avais même pas réussi à le haïr de me traiter de cette manière, j'avais juste voulu qu'il m'aima autant qu'il aimât mon frère ainé. Ce dernier lui non plus ne me voyait que comme une nuisance. Je laissais un sourire amer se dessiner sur mes lèvres, il n'y resterait pas longtemps. J'avais perfectionné l'art de la comédie, au point que tout le monde me considérait seulement comme un être insouciant et plus d'un, s'étonnait que je pus être médecin. La vérité était que je possédais une intelligence relativement supérieure et que je m'en étais servi pour parvenir à faire des études brillantes, mais même en obtenant un diplôme de médecine de la prestigieuse Harvard, cela n'avait pas changé le regard de mon père sur moi.

Arrivé dans le salon, j'écrasais avec une certaine fureur le mégot qui se tenait entre mes lèvres. J'évitais toujours de faire des retours sur moi-même, ou sur le passé, car cela provoquait toujours une certaine fragilité que je ne désirais plus montrer. J'avais été trop naïf et abusé à cause de cela et maintenant, je tenais seulement à n'être qu'un homme fort et sur de lui, reflétait cette image pour tout ce qui croisait ma route. Je me laissais tomber dans mon vieux fauteuil de cuir, allumant la télé, comblant l'attente de quelques minutes qu'il me restait à tuer. Je zappais d'une chaîne à l'autre sans vraiment fixer mon attention. Je détournais rapidement le regard sur la fenêtre qui donnait sur la terrasse, une des choses qui m'avait séduit quand j'avais fait une visite avant de louer cet appartement. C'était mon havre de paix et je laissais de nouveau mon esprit se replongeait dans les souvenirs bien trop gênants que je ne mentionnais à quiconque. J'avais à peine 17 ans, gauche et seul, quand elle m'approcha. Elle avait un sourire ravissant et des yeux qui reflétaient une innocence qu'elle était loin d'avoir. Elle était une des seuls qui savait qui était mon père et elle m'a mené en bateau pendant près de trois ans, me jurant son amour éternel alors qu'elle n'en avait qu'après la fortune de mon nom. Je l'ai cru, aveuglément, avant de la retrouver au lit avec mon colocataire de faculté alors qu'elle venait me rendre visite. Ce fut le déclic et la naissance du Noah actuel. La métamorphose du vilain petit canard en signe, fini les hésitations, fini d'être le jouet du destin, j'avais décidé de me prendre en main. Un tour par l'opticien pour obtenir des lentilles, un tour chez le coiffeur pour couper ses cheveux trop long et je constatais vite que mon physique semblait attiré les regards. Je décidais de ne plus m'attacher à ses filles, je n'avais plus envie de me faire briser le coeur de nouveau. Elles étaient juste devenues des divertissements dans ma vie d'étudiant, plus très studieux, mais qui maintenait néanmoins des notes irréprochables.

Alors qu'une fois de plus, j'avais le regard perdu dans le vide, la sonnerie de mon appartement se fit entendre. Je frappais mes mains l'une contre l'autre, chassant toute vague de nostalgie de mon regard et me concentrant sur le présent. J'avais de la compagnie ce soir et même si je l'abandonnerais assez vite pour porter mon choix sur une créature de rêve, une fois dans le bar où nous passerions la soirée, pour le moment, je focaliserais mon attention à être aussi charmant et agréable qu'à l'habitude malgré ma tendance à me montrer susceptible si elle me taquinait un peu trop. Effectivement, n'ayant que très peu de temps libre, j'avais invité Alexis à se joindre à moi pour la soirée. Je l'avais rencontré un an plus tôt et elle était devenue ce qui était le plus proche d'une meilleure amie, une des seules que je respectais assez pour ne pas avoir tenté de la séduire pour la mettre dans mes draps. J'eus un rire, me moquant de moi-même, ce n'était pas tout à fait exact. J'avais bien tenté lors de notre première rencontre autour d'une cheville foulée dont j'avais pris soin, mais elle avait repoussé mes avances et nous avions réussi à instaurer ce respect et cette amitié, même si je ne pouvais m'empêcher de faire mon petit numéro comme toujours, mais plus pour la forme qu'avec de réelles intentions, je n'avais pas l'intention de gâcher une des seules relations saines de mon existence.

Je me levais pour aller lui ouvrir la porte, me cognant au passage contre l'étui de ma guitare qui traînait prêt de mon fauteuil. Je n'étais pas du genre bordélique, mais j'avais improvisé une petite session après ma garde la veille, j'aimais chanter et joué à l'abri des regards, c'était un moyen de décompresser après les horreurs que j'étais amené à voir à longueur de journée dans mon travail. Travailler aux urgences de l'hôpital de la vie avait tendance à me faire avoir une vie à deux cents à l'heure que j'appréciais, mais qui par moment, ne faisait qu'accroitre un sentiment d'impuissance constant. J'avais beau être l'assurance, le charme et la frime sur pied, j'étais en réalité toujours en train de douter de mes propres capacités. Alors, quand comme hier soir, je venais de subir une rude journée, j'aimais m'asseoir dans mon fauteuil, sortir ma vieille Gibson que je traînais depuis le lycée. C'était une des seules choses que j'appréciais mise à part, draguer les femmes. Avec le métier que j'exerçais, il me restait peu de temps pour les loisirs, pour être parfaitement honnête. J'aimais aussi me poser devant ma collection de vieux films en noir et blanc, pour moi Capra était le maître et James Stewart, un acteur qui savait ce que c'était que de jouer même si je ne rechignais pas non plus contre quelques films bien plus contemporain et surtout bien bourrin. J'étais un homme après tout, même si mes goûts étaient souvent une surprise pour ceux qui ne voyaient que la face légèrement macho de mon apparence, le dragueur sans scrupule qui accumulait les conquêtes comme les cigarettes.

Alors que je me saisis de ma veste, de mon portefeuille et de mes cigarettes, je laissais ma voix de baryton porter à travers le bois de la porte, pour lui signifier que j'arrivais tout de suite. J'avais beau être un séducteur, je n'en avais pas pour autant perdu les bonnes manières inculqués aux gens de mon milieu. La seule chose était qu'ici, à Jacksonville, tout le monde ignorait que j'étais l'héritier d'un grand nom de l'industrie du pétrole Texan. Et que même si je n'hériterais pas de la compagnie à la mort de mon père, je savais qu'une somme d'argent m'attendait bien sagement, mon père tenait trop aux apparences même après sa mort, pour qu'on médise s'il déshéritait un de ses fils, surtout un qui avait réussi à devenir médecin. Pourtant, je ne l'avais pas revu, lui ni mon frère depuis des années à présent. Je me pris à penser à ses lettres de menaces qui envahissaient les environs depuis peu à cet instant, me demandant s'il en viendrait à me dévoiler de tout révélé, je frissonnais un peu, car je n'avais aucune envie que les gens soient près de moi par intérêt, mais je chassais rapidement cette pensée stupide, s'il devait me corriger ce serait probablement plus pour mon tempérament volage auprès de la gente féminine, de ma tendance à ne pas regarder si la personne était en main avant de la mettre dans mon lit. Cela je n'avais pas vraiment peur, car après tout même si j'arborais ce comportement, je savais qu'il n'était pas le plus intelligent du monde, il me permettait juste de me protéger du mieux que je pusse. Je finis par ouvrir la porte, voyant le visage de la blondinette qui était ma meilleure amie et lui adressa mon sourire le plus éclatant. Ce soir, rien ne pourrait me démoraliser, j'avais profité de ma solitude temporaire pour tout évacuer, ce soir, je serais Noah Hartley dans toute sa splendeur, frivole, drôle, charmant et surtout insouciant. Game on !

▌ AVATAR : Jensen Ackles
▌ PERSONNAGE TIRE D'UN SCENARIO ? oui [] non [X]

▌ PRÉNOM/PSEUDO : Tinky Winky; Alex
▌ AGE : 22 ans
▌ SEXE : Féminin, malgré les apparences et l'avatar =)
▌ QUE PENSES-TU DU FORUM ? Ben si je m'y suis inscrite, c'est que je suis séduite, tant au niveau de design que du contexte, mais j'avoue avoir eu un gros gros coup de cœur pour le contexte.
▌ AS-TU LU LE RÈGLEMENT ? Non, je l'ai pas lu :roll: Mais si je plaisanteuh :P
▌ QU'ATTENDS TU POUR ME DONNER LE OU LES CODES ALORS ?Validé par Abbie M.
▌ PRÉSENCE SUR LE FORUM : Et bien techniquement je passes tous les jours, mais disons que pour le RP, on va dire une moyenne de 4/7 sachant que je bosses et que j'ai d'autres forums. Néanmoins, je suis plutôt du genre à répondre sous moins d'une semaine car j'aime la continuité ^^
▌ QUELQUE CHOSE A AJOUTER ? Je pars au boulot d'ici 15 minutes, mais je finirais ma fiche aussi vite que possible ^^ Oh hé, j'avais réservé l'avatar via une annonce sur PRD =)
▌ VOILA, T'AS FINI... T'ES FIER(e) DE TOI ? BRAVE BÊTE VA.